Et si on l’avait cherché?

When you’r gonna learn now?
Babylon you’r gonna burn now!
[Habib Koité N’teri]

Dans son Histoire des variations des Eglises protestantes (1688), Jacques Bossuet écrivait : « Mais Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? quand on l’approuve et qu’on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance.« 

On entend souvent cette phrase sous la forme « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes« .

Loin de s’opposer à ce qui cause leur malheur de zoonose actuelle, certains hommes continuent au contraire à exploiter les ressources de notre planète, entr’autres à des fins récréatives. Pouvons-nous les laisser faire ?

Coloniser la nature, pétarader dans la forêt, montrer qu’on est l’homme, l’animal intelligent, le maître de la création, c’est bandant les gars!

On chasse et tue les animaux sauvages au bout de notre fusil, on vit au milieu des bois – mais dans le confort citadin que nous apportent l’eau courante et l’électricité, on ne va pas se les geler quand il fait froid quand-même.

Et si ça dégrade un peu l’environnement, on ne s’en aperçoit guère, ce n’est pas grave. Vraiment?

Un livre – Extraits

Eloi Laurent, 
Et si la santé guidait le monde
Eloi Laurent, Et si la santé guidait le monde
  • « le 7 avril 2020, la moitié de l’humanité était immobilisée et toute l’économie mondiale paralysée dans le but de limiter la propagation mortelle de la pandémie de covid-19 déclenchée par la destruction des écosystèmes et la marchandisation de la biodiversité »
  • « Ce qui en entrain de se passer avec cette pandémie de Covid-19, c’est ce qui c’était déjà passé il y a 20 ans avec le SRAS, c’est une crise de la frontière homme/animal, une destruction des écosystèmes et de la biodiversité qui rendent nos systèmes économiques profondément insoutenables »

Le pape

Dans son encyclique Laudato Si’ en 2015, il parle d’écologie intégrale.

Il y insiste sur la nécessité de prendre soin de notre «maison commune» en changeant le modèle destructeur ayant conduit à une injustice sociale et environnementale généralisée.

Contre l’injustice sociale, comment des gens qui sont sensibles à la charité chrétienne (et même un échevin socialiste) peuvent-ils soutenir un projet d’hébergements luxueux dont le promoteur explique que le prix volontairement élevé de mille euro le week-end éliminera les clients trop miteux?

En tout cas l’affectation de plusieurs hectares agricoles et forestiers à des logements de luxe raccordés à l’eau et l’électricité ressemble plus à de l’étalement urbain qu’à de la protection de la nature!

Comment détruire le monde

https://www.monde-diplomatique.fr/mav/99/KEMPF/16157

Ceux qui tirent les ficelles de l’économie, les décideurs qui profitent d’un modèle consumériste d’exploitation des ressources de la planète, finissent par les épuiser, ces ressources.

Les classes moyennes suivent leur exemple, et veulent aussi profiter des richesses ainsi développées, et contribuent encore plus à l’usure.

Il faudrait que ceux qui en ont les moyens montrent l’exemple, et remplacent leur attitude prédatrice par une attitude préservatrice et respectueuse de la société et de l’environnement, l’humanité pourrait survivre à long terme.

De catastrophe en catastrophe

Suite à la peste porcine africaine, probablement importée par les hommes, qui a provoqué le massacre préventif systématique des porcs d’élevage et des sangliers de la région, ainsi que la pose de clôtures coûteuses, et dont il a résulté une perte de revenus de la chasse et une catastrophe scolytique dans la filière du bois, les communes comme Herbeumont ont vu diminuer leurs rentrées financières, ce qui les incite à se rabattre sur le tourisme, troisième mamelle de leurs ressources.

A présent que nous sommes frappés par la seconde vague de la covidiole, qui fut favorable au tourisme wallon, mais cause et causera de nombreuses faillites et pertes d’emploi, crise sociale résultant indirectement de l’empiètement anthropique, cette fois-ci de l’autre côté de la planète, et pourtant terriblement intense ici.

Comme si ça ne suffisait pas, voilà que ressurgit la grippe aviaire, également le fruit de la cohabitation trop étroite de l’homme et de l’animal, toujours de l’autre côté de la planète, mais c’est quand-même ici en Europe qu’on doit abattre les volailles aux Pays Bas et mettre 46 départements en état d’alerte en France.

Ne serait-il pas temps de réfléchir un peu, au lieu d’exploiter la nature jusqu’à la catastrophe?

Le rapport du WWF

Le WWF a publié cette année un rapport qui commence par ces lignes : « Le monde est aux prises avec une pandémie mondiale inédite. La COVID-19, qui a balayé les pays et les continents , a causé des souffrances humaines, des bouleversements sociaux et des dommages économiques inimaginables. Mais si la propagation de la crise actuelle est sans précédent, le nouveau coronavirus fait suite à un certain nombre de maladies apparues au cours des dernières décennies, telles que le virus Ebola, le Sida, le SRAS, la grippe aviaire et la grippe porcine. Toutes sont d’origine animale – et il est de plus en plus évident que la surexploitation de la nature par l’humanité est l’un des facteurs de la propagation de nouvelles maladies. »

Voulons-nous poursuivre dans la même direction, alors que nous subissons de plein fouet les conséquences de notre avidité irresponsable?

La Belgique s’engage


La Belgique s’engage à arrêter de détériorer la nature d’ici dix ans, comme une quarantaine d’autres pays, selon la promesse « Leaders Pledge for Nature » .

Le but est de réduire la pollution de l’environnement, et de favoriser la transition vers des comportements durables.

Je me demande comment notre pays compte remplir sa promesse alors qu’on laisse des projets d’urbanisation sournoise miter la forêt !

Auteur/autrice : Traversée

Pierre Everaerts se transforme parfois en vieux saglé les nuits sans lune, garou à son caractère de cochon quand il bute contre des cubes artificiels au détour du chemin!

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