Détournement de mot!

A propos de la définition du mot « cabane » – What’s in a name?

En Wallonie on ne peut pas construire en zone forestière, « destinée à la sylviculture et à la conservation de l’équilibre écologique » selon le CoDT (Code du développement territorial).

Toutefois un règlement scélérat permet d’y implanter temporairement, à des fins didactiques, des yourtes, tipees et cabanes.

Il devient ainsi « permis » de coloniser la forêt avec des projets de logements insolites, appelés « cabanes sur pilotis », pour y héberger des touristes nantis.

  • Ce que le promoteur appelle « cabane » correspond à ce qu’au Quebec on appelle mini-chalet.
  • Il s’agit en effet de logements tout confort, raccordés à l’eau et l’électricité, avec chauffage par pompe à chaleur, salle de bain, eau chaude et froide, WC intérieur.
  • Bref, c’est une chambre d’hôtel luxueuse, dans un parc arboré.
Mini-chalet au Quebec
Mini-chalet dans la forêt au Quebec

Quel rapport avec une « cabane »?

Regardons la définition d’une cabane.

  • Selon l’Académie Française : construction rudimentaire, de petite dimension, généralement en bois, et servant d’abri ou d’habitation.
  • Selon Larousse : petite maison, le plus souvent en bois ; habitation médiocre, cahute.
  • Selon Robert : petite habitation grossièrement construite.

Même en scrutant attentivement ces définitions, on ne trouve nulle part d’allusion au confort des logements luxueux dont il est question dans les projets qui nous occupent.

Il y a d’autres définitions

  • En cabane = en prison, voire en taule – cela autoriserait-t-il à construire des cabanes en fer?
  • Azcabane, ce n’est pas sorcier quand même !
  • Ka-ban, un art martial japonais probablement, gare aux noeuds
  • Ou bien le Livre de Ka-ban, une histoire de serpent qui hypnotisait les édiles communaux, écrite par un certain Rudyard Kipling?
  • K-Bahn, le tramway de Düsseldorf
  • Crabane, logement adapté aux salopards qui parsèment les chemins de leurs emballages et cannettes dans la forêt.
  • Gabane : le gars ban est le mari de la nana bane
  • Grabane : le même, après avoir un peu trop profité de la cuisine locale ?
  • Décabane : quand il y en a dix
  • Yaka bane : un nichoir pour yfaukon – qu’attendez-vous pour en mettre dans votre jardin?
  • Bane du cerf ? Entre le 15 septembre et le 15 octobre à Herbeumont

Conseil Communal d’octobre

Ce que nous avons retenu du Conseil Communal d’Herbeumont qui s’est tenu le 5 octobre 2020 à Martilly

Décevant

Les Herbeumontois étaient venus nombreux, mais sont repartis déçus !

Les réponses aux interpellations étaient loin d’être satisfaisantes et le point déposé par M. Timmermans n’a pas été voté.

En guise de réponse aux problèmes de communication, Monsieur Puffet a proposé l’ajout d’un onglet “enquêtes publiques” sur le site de la commune et une communication publique des auteurs de projets.

La création d’une CCATM est qualifiée de “très bonne idée” pour la participation citoyenne.

Répondant à l’interpellation de Jean-Luc Ponsard, Madame la Bourgmestre a assuré qu’aucune position n’avait été prise par le Collège à ce jour concernant les projets de Mr Lauwers, mais elle a confirmé qu’un avis préalable de principe lui avait bien été donné.

On peut effectivement difficilement imaginer qu’un promoteur, aussi riche soit-il, se risque à acheter autant de terrains sans être sûr qu’il aura le soutien de l’autorité communale.

Après tout, c’est bien à elle qu’appartient la décision d’octroyer ou non le permis.


Bonne idée ? Mais reportée !

Le refus de voter la création d’une CCATM a été vécu comme un refus de la participation citoyenne.

Ces commissions sont prévues par le CoDT afin de permettre à la population de participer plus largement à la gestion de leur cadre de vie. Les arguments avancés par les édiles étaient loin d’être convaincants.

Madame la Bourgmestre a décidé de reporter le vote au prochain Conseil. Nous l’attendons avec impatience…

Interpellations citoyennes

Une première à Herbeumont, selon L’Avenir

Les Herbeumontois étaient venus nombreux au Conseil Communal du 5 octobre, au cours duquel Laure Jacobs-Wyckmans et Jean-Luc Ponsard ont interpellé le Collège sur des questions liées à la participation citoyenne et à la gestion de notre cadre de vie concernant la construction d’habitations de loisirs en zone forestière à Herbeumont.

Selon Yvon Jusseret, le journaliste de l’Avenir qui suit les Conseils Communaux d’Herbeumont depuis des années, c’est la première fois que des habitants de la commune usent de leur droit d’interpellation.

Laurent Timmermans, seul Conseiller dans l’opposition, a également déposé un point pour voter la création d’une CCATM (Commission Consultative sur les questions d’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme).

Mitage NON!

Pourquoi il faut stopper le mitage du territoire à Herbeumont ?

Qu’est-ce que le mitage du territoire ?

Le mitage du territoire – ou étalement urbain – désigne la construction d’habitations, d’infrastructures, de zones d’habitat ou d’activité dans des espaces initialement ruraux (des zones forestières et agricoles), sans plan d’urbanisme cohérent.

Arbres coupés à blanc
Massacre à la tronçonneuse au Boulois

C’est un véritable problème environnemental en Wallonie, où le territoire est particulièrement fragmenté par les zonesartificialisées”. 

Quelles conséquences  ?

Les principales conséquences sont environnementales. 

En voici quelques-unes : 

  • Décroissance des surfaces destinées à l’agriculture et aux espaces naturels, ce qui implique une disparition de milieux favorables à la biodiversité. En 10 ans, la Wallonie a perdu 23 033 hectares de terres agricoles, et presque 2000 hectares de forêts et terres boisées (chiffres Statbel).
  • Augmentation de l’activité de transport par véhicules dans des zones qui jusqu’ici en étaient préservées, ce qui signifie une aggravation de la pollution de l’air et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
  • Augmentation de la pollution lumineuse et sonore, nuisible à la faune et la flore
  • Une plus grande intervention humaine dans un ensemble de processus environnementaux essentiels, ce qui est susceptible de nuire à la qualité de l’eau et d’élever le risque d’inondation.

Mais elles sont aussi économiques et sociales :

  • Dépenses importantes pour assurer la distribution d’eau, l’assainissement, la fourniture d’électricité, les transports publics, la gestion des déchets et les services de contrôle.

Quelles solutions?

Cela passe notamment par une réglementation plus restrictive, moins soumises aux intérêts privés. Les plans de secteur, qui datent d’une cinquantaine d’années, ont été beaucoup trop généreux dans l’octroi de terrains bâtissables. La marche arrière est difficile, étant donné que ces terrains ont pris de la valeur “sans rien faire”.

Depuis 2019 cependant, la Wallonie a voté l’interdiction, d’ici 2050, de construire sur des terres non artificialisées.

ATTENTION AUX PRÉCÉDENTS !

Si la commune n’est pas responsable du zonage au plan de secteur, il est de son devoir (et d’intérêt public) de “refréner les appétits”. Si octroyer un permis de construction dans une zone non bâtissable peut apparaître d’abord comme une toute petite exception locale, cela crée en fait un précédent! En effet, comment refuser à un demandeur ce qui a été accordé à un autre ? Toutes ces petites dérogations, ajoutées les unes aux autres, finissent par former une atteinte globale à l’environnement et aux fonctions dites faibles (agriculture, sylviculture, etc.).


Pour en savoir plus

Pour en savoir plus sur l’interdiction de construire hors zones bâtissables:

Pour en savoir plus sur l’étalement urbain :

STOP AU MITAGE D’HERBEUMONT !

Affiche Caba-NON!

Affiche Caba-NON! pour mettre derrière la fenêtre et informer les passants.

Affiche : OUI au tourisme responsable et durable. Non à l'invasion de la forêt!
L’affiche Caba-NON! sera disponible à partir de jeudi

Commander

Pour savoir combien nous devons imprimer d’affiches, s’il vous plaît commandez-les nous en envoyant un message à info@caba-non.be : « je voudrais une (ou deux, trois…) affiches pour mettre à ma fenêtre »

Nous allons aussi faire faire des panneaux en aluminium qui résistent à la pluie, mais ceux-là coûtent 30€ pièce. Si vous en voulez pour mettre dans votre jardin, comandez-les nous, ça revient moins cher si on en fait faire une plus grande quantité.

Promenade antimite

Dimanche 18 octobre, marchons pour refuser le mitage de la forêt!

Dimanche 18 octobre prochain, promenons-nous dans Herbeumont, tant que la mite n’y est pas.

Mais s’il y en avait, on la chasserait!

Une mite sur la page, vite chassons-la!
Ciel une mite!

Attention au virus

Désolés, on respecte les consignes. Inscrivez-vous par mail, on vous dira exactement comment faire dimanche.

Important : il faut être ponctuels!

Portez un masque, restez à distance, et habillez-vous en vert.

Pour en savoir plus : https://www.caba-non.be/blog/2020/10/la-mite-et-le-village/

Pasai Michî

Excavations et omissions au Pasai Michî

Nous étudions ici l’impact du projet Pasai Michî sur les reliefs et sols existants, ainsi que l’empiètement sur le chemin historique.

Situation des containers

Plan de situation des containers et des routes par rapport au Pasai Michî
Situation des containers
Légende des couleurs sur le plan du Pasai Michî
Explication du plan

Déplacement de terres

La différence de hauteur entre la rue et le dernier conteneur est estimée à 30 mètres selon la carte géographique.

Une pente maximale de 6 % et de 4 mètres sur toute la route d’accès est requise pour les pompiers. Pour ce faire, l’architecte doit prévoir un demi-kilomètre de route jusqu’au dernier bâtiment. Cela va creer un changement massif du profil du terrain ! L’architecte est assez cynique car il ne veut pas installer de lagunes à la fois sur Boulois et Michî car cela affecterait le profil du terrain. On ne peut pas être plus fou que ça !

Cependant, des pentes (les talus) non représentées par l’architecte sont visibles sur la carte de 1841 et varient de 50 cm à 150 cm. Du côté de la rue, elles font même quelques mètres de haut (photo 1, 2 et 3). 

Au deuxième mirador (E), il n’y a pas de route d’accès à la façade, pourtant c’est obligatoire pour les maisons de plus d’un étage.

Un rayon de braquage extérieur de 15 mètres est obligatoire pour les pompiers mais n’est pas indiqué sur le plan. Cela signifie une surface supplémentaire de 95m² avec un cercle de braquage interne de 11 mètres.

La route pour les services d’urgence traverse jusqu’à 2 fois la voirie Pasai Michî. Cependant, une route protégée selon l’atlas de la voirie de 1841. En tant que propriétaires voisins, nous avons contacté l’administration municipale pour qu’elle maintienne l’ouverture comme prévu. Nous avons confirmé par courrier qu’il devrait y avoir un passage continu d’un mètre. Soudain, un autre courrier (16-07-2020 )  dit qu’ils ont besoin de temps pour étudier la situation jusqu’en juin 2021. Nous savons maintenant pourquoi….

En au moins 12 endroits, les talus seront entièrement excavés sur une largeur de 4 mètres.

En raison des différentes terrasses et pentes, selon le plan de l’architecte, une route sera creusée sur près de 800 mètres de long, 4 mètres de large et au moins 30 cm de profondeur. Au total, 768 m³ de terre seront enlevés (au moins 80 camions). Je ne prends même pas encore en compte le parking. À partir de 400 m³, une analyse du sol est obligatoire. À partir de 10 m³, le sol doit être enregistré auprès de l’asbl Walterrre.

Début octobre 2020, cette ASBL n’a pas encore reçu de demande.

Il nous semble qu’une telle omission est inacceptable, vu l’impact environnemental!

Le Pasai Michî en 1841

Enfin voici une vue du projet, en rouge pour la superficie et en vert pour les voies à excaver, superposée à la carte de 1841 où l’on voit le chemin d’époque, traversé en deux endroits par les routes à construire.

Routes en vert sur le Pasai Michî
1841, le Pasai Michî

Réversibilité

Remettre la forêt dans l’état où on l’a trouvée

Durée limitée

Le CoDT stipule dans son article D.II.37 §4 que « L’hébergement de loisirs, dont la liste est fixée par le Gouvernement, peut être autorisé pour une durée limitée« .

Les autorités sont tenues de limiter la durée des permis dans les cas prévus par le CoDT, notamment pour les actes et travaux liés à l’hébergement de loisirs en zone forestière autorisés en application de l’article D.II.37, § 4.

Cycle de vie

Que se passera-t-il à l’expiration de cette durée limitée?

Nous n’avons trouvé aucune description du cycle de vie dans les projets accessibles à l’urbanisme pendant les enquêtes publiques, et en particulier nous n’avons rien vu concernant le démontage final, alors que le CoDT prescrit que les installations en zone forestière sont temporaires.

Il existe pourtant des standards internationaux reconnus qui garantissent qu’on n’a rien oublié concernant l’impact environnemental, dont nous n’avons trouvé aucune mention dans les dossiers. Nous pensons par exemple aux normes ISO 14040 et 14044.

Réversibilité

Comment le retour à la situation d’origine se fera-t-il pour ce qui concerne les points suivants ?

  • Routes et parkings, en particulier leurs fondations
  • Creusement de tranchées pour les impétrants
  • Enlèvement des éléments enfouis : amenées d’eau, d’électricité, blocs des stations d’épuration
  • Qu’adviendra-t-il des constructions à la fin du projet, sont-elles prévues pour pouvoir être démantelées et leurs matériaux recyclés, ainsi que leurs équipements : pompe à chaleur, vitrages, isolants, matériaux des terrasses, bois traité des parois ?
  • Restauration de l’humus, comment cela sera-t-il fait sous les parkings, routes d’accès et emplacement des hébergements?

En cas de problème

Quelles sont les garanties de remise en l’état en cas d’abandon du projet, par exemple en cas de faillite (ça arrive), ou d’autres circonstances causant la fin de l’exploitation de ces hébergements insolites?

En savoir plus

Démocratie

Ce contenu est en cours de préparation, un peu de patience…

Pistes de réflexion en attendant

  • La participation est acceptée ou non par les élus locaux, parfois instrumentalisée
  • La participation bouscule et transforme les rôles, postures et relations des protagonistes habituels de la décision environnementale
  • Alors que les procédures classiques tendent à favoriser l‘affrontement et une faible écoute mutuelle, le débat public semble avoir pour effet de faire émerger, en amont, des controverses que le maître d‘ouvrage est en meilleure posture pour apaiser, voire contourner.